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 L'oralité est la muse du rêve

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Brann
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MessageSujet: L'oralité est la muse du rêve   L'oralité est la muse du rêve Icon_minitime1Mer 26 Déc - 13:55

Quel a été le plus grand couroux des celtes anciens, si ce n'est l'écriture ?
Il faut comprendre qu'il ne s'agissait pas d'une crainte irraisonnée, mais d'une censure traduisant et préservant la transmission naturelle: l'oralité, l'échange humain de base, respectant la simplicité des connaissances personnelles et le libre commerce du "parler" qui sait si bien colorer une image, carresser une forme ou révéler les bouts de vie .

En effet, lorsque l'on définit une chose, on lui interdit toute évolution et on finit par figer l'objet, l'acte ou autre, dans une prison langagiére et limitée, exigeant cette rigueur intellectuelle, recencée comme l'artifice obligatoire d'une élite ayant seule droit de citer, soit dans les mots qui vont forger la précision universelle du moment qui fait loi, imposée par les caciques de l'uniformité où le verbe choisi reconnaitra l'exclusivité de son descriptif qualificatif.

Autant dire que les patois ou les dialectes ont parfois la destinée de l'extinction régionaliste, banalisant ainsi l'indifférence de nos racines, faute de reconnaissance ou tout bonnement d'usage...

En somme, étant imposer comme étant l'exactitude intellectuelle, on ne tolérera pas la métaphore ou l'envolée personnelle qui permet autant à celui qui dispense, que celui qui écoute : d'entendre cette mélodie personnelle comme une compréhension à dimension plus humaine, soit peut être imparfaite en l'espéce, mais tellement plus vivante dans son appréhension puisque libre.

En s'ingéniant à fuir la transmission orale, l'homme en a perdu le goût du merveilleux et de l'expérience individuelle. En effet, loin du réalisme de ses propres perceptions, il se livre à l'expérience impersonnelle et quelque peu artificielle de ce qui est imposé. De ce fait, il ne s'appartient plus dans la compréhension personnelle et s'éloigne, ipso facto de cette faculté qu'est la réaction instinctive du rêve, peut être le dernier rampart de son humanité.

En imposant la dictature du dictionnaire, on a condamné petit à petit la ruralité de nos modes de communication, faisant des uns et des autres d'éternels étrangers, puisque l'échange personnel n'a plus de sens...

L'évolution de nos civilisations, dans leur décadence respective, bien que certains stigmates soient communs, ont su perfectionné l'incommunicabilité aux fins de diviser et mieux conditionner les masses dans les lobotomisations existencielles et matérialistes qui annihilent toute intéréaction sociale, puisque dépendants irréversiblement du systéme où elles "jouent" le rôle de matiére premiére.

C'est vrai que de savoir que d''autres pensent à notre place peut avoir un côté rassurant, puisque cela nous évite les maux de tête de la réfléxion, même si dans un soubressaut d'instinct corrompu, cette derniére s'étouffe dans une légitimité muselée par l'entraînement au silence.

"Plus l'être sera éclairé, plus il sera libre" soulignait Voltaire et bien force est de constater que plus l'être développe son savoir, plus il s'englue dans la théorie, laissant de moins en moins de place au vécu, à l'expérience pratique et à la vie tout simplement. Un confort intellectuel qui répond à des exigences artificielles et qui diminue notre véritable nature au détriment de ce besoin de mémoire qu'ont nos sens pour rester éveillés, seuls artisans de notre épanouissement et de notre véritable équilibre.

Combien d'entre nous se cantonnent de voir pousser les tomates dans les supermarchés et ce toute l'année ? Ignorant qu'il s'agit d'un fruit de saison qui doit nécessairement rencontrer le soleil pour avoir du gout et non la serre qui la gave d'eau...

Combien prennent le temps de se retrouver dans une méditation en fôret, histoire d'apprendre qui ils sont au juste en se causant quelques instants ?

Combien sur le tard de leur vie se regardent dans une glace pour s'entendre dire que l'on a tout réussi dans sa vie, sauf sa vie elle-même ?

L'homme a besoin d'être en symbiose avec ce qui l'entoure, parce que c'est cette communion qui lui fait vivre pleinement la vie et non la subir.
L'intellect ne peut pas mesurer les senteurs multiples qui se libérent au gré d'une brise printaniére et pas un mot ne pourra rivaliser avec la précision de la mémoire sensorielle...de cette instant, faute de vocabulaire "vivant".

Si on ne rétablit pas la transmission orale entre les générations, je crains fort que nos derniers vestiges d'humanité continuent leur démission pour faire place à cette indiférence mettant à mort une fois pour toute notre grégarisme, et laisser s'exprimer l'égoïsme absolu...
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